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MIGENNESAGAUCHE 89400
4 mars 2007

Lundi c'est ravioli

, gratuit et zizanie...

Victime de son succès, la gratuité des cantines scolaires décidée dans deux villes de Seine-Saint-Denis pose de gros problèmes d’organisation. Première en France, la purée et les raviolis sont gratuits dans les cantines de Drancy et du Bourget (Seine-Saint-Denis) depuis le début du mois de janvier.

« Il y a trop d’enfants qui ne vont pas à la cantine car ils n’en ont pas les moyens, et ne mangent pas ou mal quand ils rentrent chez eux », s’était justifié le député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde en annonçant, avec le maire du Bourget, la gratuité de la cantine dans leurs écoles primaires pour 3000 enfants. Jusqu’à présent, le prix des repas variait en fonction des revenus des parents, entre 0,80 et 3,80 euros. Une gratuité approuvée par les représentants locaux des parents d’élèves, des enseignants et du personnel municipal qui saluent « une mesure qui rend accessible, la restauration scolaire à l’ensemble des élèves des écoles élémentaires notamment à ceux issus de familles en difficulté ». Mais qui regrettent qu’elle « ne s’applique pas aux élèves scolarisés en maternelle » et qu’elle « n’ait fait l’objet d’aucune concertation, ni de mesures d’accompagnement »

Ainsi, à Drancy, alors qu’ils tablaient sur 400 nouveaux demi-pensionnaires, les services de la mairie ont vu affluer près de 1000 nouveaux inscrits dans les dix-huit écoles primaires de la ville. Dont 100 à l’école Jean-Macé où 350 des 435 élèves inscrits mangent désormais le midi.

Cette hausse de 40% des demi-pensionnaires souligne combien il y a d’enfants de nos jours qui ne mangent à la cantine pour des raisons financières. Dans les deux communes cette hausse est aussi source de difficultés et de dysfonctionnements. Le manque de matériel est parfois criant. « Les brocs d’eau servent de verre...les couverts sont quelquefois lavés rapidement à l’eau chaude » précise un enseignant. L’école Dewerpe a même dû être équipée de la vaisselle de réception de la mairie. Quant aux conditions d’accueil pour faire déjeuner les élèves, elles sont démentielles. « Ceux qui mangent en dernier retournent en classe sitôt la dernière bouchée avalée » regrette un directeur.

Il y a pire encore, à l’école Jean Macé, il est arrivé que des élèves terminent leur repas à 14h15 alors que la classe reprend à 13h30. Du côté du personnel, c’est également la soupe à la grimace. Plus d’une centaine d’agents techniques et administratifs étaient d’ailleurs en grève le 29 janvier pour dénoncer « la détérioration des conditions de travail ».

Une grève, dont le préavis avait été déposé fin décembre 2006...soit plusieurs jours avant l‘annonce de la gratuité. Le maire de Drancy, conscient des problèmes d’organisation, juge qu’ils vont « vite se résorber ». Il vient également de déposer, à l’Assemblée, une proposition de loi pour une cantine gratuite pendant toute la période de scolarité obligatoire, financée par une hausse de la TIPP. Sa proposition est loin de faire l’unanimité chez les maires. Fenêtre sur cours

Leur avis

- ANDEV

  • Depuis de nombreuses années, une majorité de communes a mis en place un système de tarification en fonction des ressources des familles. Leur objectif est de faciliter l’accessibilité pour tous. Dans ce cadre, certaines ont choisi la gratuité pour les familles aux ressources les plus faibles... La gratuité pour tous favoriserait essentiellement les familles dont les revenus sont les plus confortables.

- JACQUES PELISSARD, président de l’Association des maires de France (AMF)

  • « la gratuité totale est une erreur, une mesure déresponsabilisante. Vivre dans une société où on ne paie plus rien n’apporte aucune incitation à l’insertion économique et au respect des règles de la vie sociale.

- PEEP

  • Si des municipalités veulent investir plus dans la restauration scolaire, la PEEP s’en félicite et les invite à concentrer leurs efforts sur la qualité des matières premières, les locaux, les effectifs d’encadrement, le matériel.

- FCPE

  • Si l’objectif de la proposition de loi du député et maire de Drancy est bien d’assurer pour tous les écoliers de France ce type de service public gratuit, alors la FCPE dit « chiche » ! Ce faisant, l’Etat imposerait aux communes et aux conseils généraux une obligation très lourde financièrement. Il lui reviendrait de garantir l’égalité entre les territoires en transférant aux collectivités concernées les sommes correspondantes.

- FCPE, SNUIPP ET CGT DRANCY

  • Une vraie mesure de justice sociale aurait été de refondre les quotients familiaux. Nous demandons de toute urgence de vraies décisions réfléchies et concertées qui portent sur les besoins de l’enfant et non des décisions d’effet d’annonce qui désorganisent les services publics mis à la disposition des enfants.

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